Où sont passées les étoiles de tes yeux ? # Libre

La Plaine en silence s'endormait. Mais était-ce vraiment l'heure de sombrer dans le pays des rêves, dans les bras de Morphée ? Même si le ciel ne reflétait pour l'instant que les rayons aveuglants d'un Astre Solaire brulant qui coloraient splendidement la voûte céleste de couleurs chatoyantes et qui venaient réchauffer les créatures vivants ici avant de céder sa place à la Lune et la fraîcheur de la nuit. Bien sûr, les étoiles seraient invitées et illumineraient le ciel afin que les êtres nocturnes trouvent leur chemin dans l'immense Plaine aux Etoiles. Le Soleil descendait rapidement, comme si l'horizon l'attirait irrésistiblement. Ne formant plus qu'un demi-disque brillant et doré, une tâche sombre se dessina en son milieu. Elle s'avança un peu plus et on put la détailler un peu plus. Longue et élancée, ça n'était sans aucun doute un félin. Encore dix mètres franchis et voici qu'Argawaen fut démasqué...

Cependant, une question subsite. Que fait le Dominant Fang, du Clan de l'Est, sur ces terres qui ne sont pas les siennes ? Seul lui pourra vous le dire. Le guépard marchait pesamment, engourdi tout d'abord par le froid de ses terres. Vous n'êtes donc pas au courant ? Une vague de froid, de blizzard et de neige s'est abbatue sur les terres des Fangs ainsi que sur d'autres terres d'un autre Clan. Bien vite, le gibier partit et il fallait bien le suivre. Revenons sur ces terres. Argawaen marchait et fixait droit devant lui. Son corps maigre, rongé par la faim et la fatigue, dessinait sa masse osseuse qui roulait sous sa peau recouvert d'un pelage terne. Le Dominant ne semblait pas y prêter attention et s'arrêta. Il se baissa et avançait silencieusement. Devant lui, un phacochère dodu retournait la terre à la recherche de larves et d'autres rampants. Il n'eut pas le temps de se rendre compte de ce qu'il lui arrivait...

Si ce phacochère avait su que ce serait son dernier repas, il se serait encore plus gavés de ses insectes répugnants et immondes, qui vivent cachés dans le sol car personne ne les apprécie à part certains pour leur goût. Un petit foulement d'herbe incontrôlé aurait pu avertir le phacochère et lui sauver la vie. Mais celui-ci se goinfrait et mangeait pour vivre encore plus aisément. Il n'eut pas le temps de souffrir. En une fraction de seconde, Argawaen, tapis dans des herbes, s'élança avec une vitesse fulgurante. En une seule foulée, il atterrit sur la pauvre bête et lui donna un coup de crocs très bien situé, qui le tua sur le coup. Le corps s'écroula, le guépard dessus. Il dessera son étreinte une fois que le phacochère ne montra plus aucun signe de vie. Précipitamment, il ouvrit le cadavre et arracha une énorme bouchée de chair fraiche. Que de bonheur de re-manger à sa fin. Argawaen savait qu'il n'avait pas beaucoup de temps et c'est pour cela qu'il mangeait vite. Il y avait déjà une présence forte ici et les hyènes viendront s'y joindre. Mais cette présence était une bonne chose ? Ou bien...